Jardiner en automne : travaux essentiels et conseils

Ça y est, les signes ne trompent pas : l’été est terminé ! Les nuits sont plus fraîches, le soleil descend sur l’horizon, les jours raccourcissent. Exit melons, pastèques, pêches et abricots, tomates juteuses et autres délices estivaux. Les légumes et fruits d’hiver commencent à s’installer sur les étals des maraîchers, et on peut avoir le sentiment que la nature s’endort, sans avoir besoin de nous. Pourtant, pour le jardinier professionnel ou amateur, il n’est pas question de se tourner les pouces : au contraire, c’est la saison idéale pour soigner sa terre et ses plantes. Mais quel mode d’emploi suivre pour jardiner en automne ? Les jardins de Wilma vous expliquent tout ci-dessous.

 

heuchère

ACCOMPLIR LES TRAVAUX INDISPENSABLES AU POTAGER

Dans une exploitation maraîchère, la liste des tâches à effectuer en octobre et novembre est longue. Il faut à la fois terminer la saison d’été et préparer le printemps suivant. N’oublions pas non plus qu’entre novembre et mars, le froid va s’installer, avec sans doute quelques gelées. Il est donc nécessaire de protéger les plantes qui en ont besoin.

 

Continuer à récolter pendant l’hiver

Tout d’abord, on s’occupe des tubercules ou des légumes racines. On peut bien sûr ramasser tout ce qui reste et les stocker de manière à ce qu’ils passent l’hiver loin de la lumière, dans un lieu de stockage aéré et sec. On pourra ainsi les consommer au fur et à mesure. Mais le plus simple reste de protéger les sols du froid, afin de récolter au fil des besoins tous ces légumes, bien conservés à l’endroit même où ils ont poussé. Un paillage fait de feuilles mortes, de foin, de débris végétaux vient recouvrir les cultures concernées.

Ensuite, on prépare les légumes d’hiver : la mâche peut être repiquée sous abri. Les choux – dont certains ne craignent pas le gel, comme le chou de Bruxelles et le chou kale – peuvent être récoltés.

Les oignons, ail et échalotes plantés en mars agrémenteront soupes et plats mijotés de saison.

 

Pailler les sols trop nus

Bonne nouvelle pour les paresseux : inutile de nettoyer la terre en ramassant toutes les feuilles mortes et les plantes fanées. Au contraire ! le paillis organique fertilise le sol. On peut ainsi couper les plants qui ont terminé de produire, et laisser les racines. En se décomposant, elles nourrissent le terrain en azote, et permettent aux prochains semis de s’implanter plus vite.

On enlève toutefois ce qui se délite trop lentement : les grosses tiges des choux, par exemple, prennent un temps fou à devenir terreau ! Sauf si on dispose d’un broyeur pour découper tous ces végétaux et accélérer le processus… Pour le surplus, en fonction de la surface de votre potager, le compost s’en chargera.

Feuilles des poireaux, fanes de carottes peuvent être laissées par terre. On peut aussi semer de l’engrais vert dedans, c’est encore mieux ! Mais qu’est-ce que l’engrais vert ? C’est tout simplement un ensemble de plantes qu’on plante pour réparer la terre. Ces plantes, telles que le trèfle, la phacélie, la moutarde, ne seront pas récoltées, mais maintenues sur place. Elles se décomposent ou se fanent, formant un paillis naturel, et fertilisent le sol. Elles empêchent la prolifération des mauvaises herbes et attirent les insectes auxiliaires, toutes ces petites bêtes qui protègent les plantes des maladies ou des ravageurs et les aident à grandir.

pensées

Jardiner en automne autour de sa maison

Vous avez la chance d’avoir un jardin ? Ou un espace vert collectif en bas de votre immeuble ? En solo ou avec quelques voisins motivés, il est temps de prendre soin de la nature autour de vous.

Se prémunir contre le gel

Pour les plantes les plus fragiles, qui craignent le gel ou l’humidité excessive, un voile d’hivernage fera l’affaire, associé à un paillage au pied pour éviter l’érosion. Mais veillez à laisser l’air circuler en ouvrant de temps en temps la protection, surtout quand le soleil est de la partie !

Comme au potager, ramassez les feuilles dans les allées ou sur les terrasses, pour les placer aux pieds des plantes. Tout un peuple d’insectes trouvera là une maison accueillante, et, en guise de loyer, nourrira votre terre. Elle n’en sera que plus riche et accueillante au printemps. Afin d’optimiser la décomposition des végétaux, n’hésitez pas à aérer la terre au préalable, avec une grelinette. Si vous n’en possédez pas, veillez à ne pas retourner la terre, au risque d’en perturber la vie interne : contentez vous de le remuer en surface, sans casser les mottes, pour le rendre plus perméable.

Si vous avez un gazon, ne faites pas de tonte trop courte. Le conseil est d’ailleurs valable toute l’année : un gazon trop court ne protège plus le sol et sèche. Si l’humidité apporte de la mousse, un coup de scarificateur puis de râteau suffit à l’enlever. En adoptant ces mesures simples, votre pelouse restera verte et accueillante pour toutes les espèces qui y vivent, favorisant ainsi la biodiversité au jardin. 

 

Tailler et planter

C’est parfois le moment d’élaguer les arbustes et les arbres. Attention à respecter les bonnes façons de faire : ni trop tôt ni trop tard, tout dépend de l’espèce et du type de taille requise. Essayez d’imaginer la manière dont votre plante va repousser, en envoyant sa sève dans les branchages raccourcis, pour visualiser la forme qu’elle prendra au renouveau. En boule, toute droite, en parasol : à vous de voir !

Pour que votre jardin, justement, soit glorieux au printemps, pensez aux bulbes ! Tulipes, narcisses, iris formeront des massifs colorés et lumineux à la belle saison.

Pour cela, rien de plus facile : dans un espace profond d’une vingtaine de centimètres, placez une couche de gravier bien drainante, puis une strate de terreau ; installez vos bulbes la pointe en haut et recouvrez soigneusement d’une deuxième couche de terreau et terre mélangée. Bien au chaud, à l’abri, les fleurs se prépareront à jaillir dès que la température s’adoucira.

Quant aux vivaces qui se sont trop étalées, il est possible de les diviser. Le mode d’emploi est simple :

  • déterrez la plante ;

  • séparez la motte en autant de plants que vous le souhaitez (si votre jardin est trop petit, distribuez-en aux voisins !) en détachant bien les racines ;

  • enrichissez la terre qui accueille les nouvelles mottes avec un peu de terreau ;

  • arrosez bien, comme pour toute nouvelle plantation.

SE FAIRE PLAISIR SUR SON BALCON

Préserver pour l’hiver et prévoir la belle saison

Vous êtes du genre à anticiper ? Alors, comme au jardin, vous pouvez commencer par planter des bulbes un peu partout. Vous vous assurez ainsi d’avoir un balcon fleuri au printemps. En cercle autour d’un pot pour entourer d’autres plantes, regroupés seuls dans leur propre pot pour un effet « bouquet », ou parsemés de ci de là pour l’effet de surprise ! En effet, il arrive fréquemment qu’entre octobre et avril, on ait oublié où l’on avait caché tous ces bulbes…

On pense évidemment à mettre à l’intérieur les plantes qui craignent le gel et l’humidité. Vous faites ainsi entrer la nature dans votre appartement, avec de nombreux bénéfices :

  • une ambiance agréable et esthétique ;

  • un air purifié : les plantes, tout en absorbant le dioxyde de carbone et en rejetant de l’oxygène, sont des filtres naturels pour les produits chimiques dont nos meubles et tissus sont saturés ;

  • un taux d’humidité régulé : et ça, pour le confort de vos muqueuses et de vos bronches, attaquées par les microbes de l’hiver, c’est précieux !

 

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Une extension de votre cuisine

Votre truc, c’est plutôt la cuisine ? Dans ce cas, soignez vos aromatiques : taillez ceux qui ne donnent plus grand-chose et récupérez les graines pour les semer l’année suivante. Certains sont encore vigoureux et vous accompagnent toute l’année. Si vous n’en avez pas sur votre balcon, c’est le moment d’en mettre : thym, romarin et sauge sont très résistants et supporteront bien tous les types de climats. Veillez toutefois à ne pas trop les arroser et à leur offrir un terrain bien aéré : ce sont des plantes du sud !

Un balcon n’est d’ailleurs pas seulement décoratif. Plantez un plant de ciboulette par ici, un peu de mâche et de mesclun par là, et vous aurez le plaisir de cuisiner avec votre propre récolte.

 

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Un lieu à embellir

Et si vraiment vous préférez les fleurs, qui a dit que l’automne était triste ? Au contraire, c’est la saison parfaite pour faire flamboyer vos jardinières !

La marguerite des fleuristes — également appelée chrysanthème — n’est pas réservée aux décorations des cimetières. Avec sa multiplicité de couleurs et de taille, cette plante vigoureuse est du plus bel effet dans vos jardinières. Pour stimuler la floraison, enlevez les fleurs fanées au fur et à mesure. Impatiens, cyclamens, pensées et dahlias s’entremêlent dans des compositions délicates et à floraison durable. Les feuillages des heuchères et des choux d’ornement, ainsi que les bruyères et les graminées forment des décorations plus rustiques, mais tout aussi jolies.

Quelques rosiers trouvent volontiers leur place sur un balcon. Ils fleurissent en général jusqu’aux premières gelées, si vous pensez à retirer les fleurs fanées au fur et à mesure. Surveillez également les champignons qui attaquent avec l’humidité. De nombreuses solutions naturelles permettent de lutter contre ces maladies : purin d’ortie, décoction de prêle, solution de bicarbonate de soude, …

En veillant à un arrosage régulier et à une bonne protection contre le gel, vous avez l’assurance d’un balcon agréable pendant toute la saison froide.

Que vous ayez une jardinière ou plusieurs hectares de terrain, chaque saison a ses plaisirs. L’automne est parfois mal vécu, avec la fatigue qui s’installe, les virus qui traînent, la lumière moins présente. L’hiver approche et referme un cycle. Mais le jardinage est la cure idéale pour lutter contre cette dépression saisonnière : plantez la vie, mettez les mains dans la terre, soignez-la, chouchoutez-la, et vous vous rendrez compte que c’est à vous que vous faites du bien !

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